MOULTAKA APICULTURE ET PHYTO-APITHERAPIE

le venin d'abeille par DR G DEBODT

 

 

 

 

 

 

Le venin (par le Docteur G. DEBODT)

1.Composition

Sécrété à partir des glandes acides et basiques, le venin d'hyménoptères est un mélange d'enzymes et de peptides qui présente ainsi des armes variées contre de nombreux ennemis potentiels.
Liquide incolore à l'odeur forte et caractéristique composé de 85% d'eau.
2-3% de composants volatils : importance thérapeutique selon certains qui ferait préférer l'utilisation d'abeilles vivantes au venin reconstitué, qui a pratiquement perdu toutes ces huiles essentielles.
A l'inverse, la désensibilisation est plus efficace par venin reconstitué. 15%'d'enzymes.
Contient une phospholipase A (PLA), composé le plus actif en dose létale, hyaluronidase, 50-60% de peptides et protéines:

Composition :
http://www.apitherapy.com/products_venom_composition.php

 

La mellitine est un toxique majeur en abondance (rapport 3/1 PLA, 50% de la matière sèche du venin ) mais semble un peu moins active en dose létale: altérations membranaires (action détergente, translocation des glycoprotéines et vésiculations), puissant antioxydant.

La tertiapine inhibe la fonction de la calmoduline ( effecteur ubiquitaire de l'activation enzymatique des récepteur à canaux sodiques) histamine, dopamine, apamine (neurotoxique), MDC peptide ( Mastocytes Dégranulation Peptide): serait antiinflammatoire, expliquant l'efficacité de la Bee venum therapy ?), 2 à 100 x plus puissant que les molécules A.I.N.S de référence, de même que l'adolapine qui inhibe la cascade de l'acide arachidonique Cardiopeptide (antiarythmique) , 25-30% de composés non aminés, sucres, phospholipides, acide vanilmandélique.

Des études sur peau de lapin et papier filtre montrent qu'au moins 90% du contenu du sac à venin est injecté dans les 20 secondes et que la totalité est injectée endéans la minute. Il faut donc aller très vite pour retirer le dard.

 


2. Réactions

Chez l'homme, les venins agissent

- par leur action propre, hémolytique et neurotoxique, dose dépendante = nombreuses piqûres
-ou par mécanisme allergique et là une ou quelques piqûres suffisent.

88% des sujets présentent une réaction normale, avec douleur et gonflement local sans gravité s'il n'atteint pas la gorge (attention aux bagues qu'il faut penser à retirer à temps )
10% des sujets vont présenter une réaction locale étendue dans l'espace (un membre totalement gonflé) par définition plus de 10 cm de diamètre de gonflement, apparaissant entre les 30 minutes et 6 heures, durée de 24 à 48h, parfois étendue dans le temps ( durée de plusieurs semaines) ou dans l'intensité ( forte douleur, rougeur,chaleur et impotence fonctionnelle)
1% des cas, la réaction sera généralisée mais bénigne( angioedème ou urticaire généralisé)
1%Réactions systémiques (qui se rapporte à la grande circulation )
Selon la classification de Mueller il s'agit de réactions locales étendues avec

grade 1 : prurit, érythème, urticaire généralisé, malaise, anxiété

grade 2 : angioedème surajouté avec deux des symptômes suivants : constriction thoracique, vertiges, nausées,vomissements, douleur abdominales, diarrhée

grade 3 : bronchospasme œdème laryngé, dyspnée, wheezing, stridor, accompagnés (en plus des autres symptômes de grade inférieurs) de deux au moins des symptômes suivant : rhino-conjonctivite, toux, dysphagie,dysarthrie, enrouement, fatigue, confusion, sensation de désastre imminent

grade 4:hypotension, trouble du rythme, collapsus, perte de conscience, choc, incontinence ,rares réaction retardées dans les 8 à 15 jours, avec douleurs articulaires, paresthésies, purpura, hématurie,melaena , le tout évoquant une maladie sérique
La moitié des patients qui réagissent de cette façon n'ont aucun antécédent d'allergie aux piqûres d'insectes.

3.Venin et prévention :

Pas de cosmétiques ou parfums , pas de vêtements de couleurs vives, fleuries ou noires, (blanc, vert kaki , brun ok), pieds, jambes et bras couverts, éviter de porter des cuirs .
Si l'on est poursuivi par un essaim, se plaquer au sol sans bouger, ni trop respirer (le co2 les excite) peut diminuer l'intensité de l'attaque, mais il reste des phéromones d'alarmes à l'endroit de la piqûre. Les masquer si possible par emfumage, ( utilisation de bombes calmantes à l'acide butyrique?)

4.Traitement

1.Diminuer la quantité de venin injectée
-par retrait rapide du dard sans comprimer la glande à venin éventuellement suivie d'une
-succion mécanique (AspivenimR ).
- chauffage (fractions thermolabiles )au ThérapikR ou avec une cigarette sans faire de brûlure.

2.Désinfection ? L'application locale d'un antiseptique n'est pas recommandée à moins que la piqûre n'est été grattée et ou ne soit sur-infectée. Bien nettoyer la peau suffit.

3.action antalgique d'un pansement humide ( vinaigre, eau de Javel diluée, alcool glycériné )

4.action anti-inflammatoire locale: compresses froides ou blocs de glace emballés dans un linge (attention au risque de nécrose cutanée en cas d'application prolongée).
-Lorsque les démangeaisons sont vives et que le grattage entraîne un risque de surinfection, un corticoïde peu puissant à usage local peut être appliqué, par ex. de l'hydrocortisone acétate à 1% : les données quant à leur efficacité sont limitées, mais les effets indésirables semblent rares. Chez les nouveaux nés et les jeunes enfants,
le traitement sera certainement de courte durée et ces corticoïdes même peu puissants ne seront pas appliqués sur de grandes surfaces corporelles, ni sur une peau lésées ou sous pansement occlusif.
* -En ce qui concerne l'application locale d'antihistaminiques et d'anesthésiques, les données relatives à leur efficacité sont limitées; il existe en outre un risque important de réaction d'hypersensibilité.
-Utilité théorique d'une pommade à la propolis : anesthésiant, anti-inflammatoire, désinfectant, inhibition de la LPA,antigène principal .
A tester (risque allergique de 2%° ).

5. Réactions graves, soit allergiques soit toxiques ( piqûres en grand nombre ou réaction mal placée (bouche )ou étendue.
-Utilité d'un placement d'un garrot en amont de la piqûre.
-A.I.N.S (anti inflammatoires non stéroïdiens ) per os mais attention à l'allergie à l'aspirine.
-Les stéroides (cortisone) peuvent au plus diminuer les réactions tardives.
-Les antihistaminiques per os: ne sont actifs que sur la composante urticarienne éventuelle et jamais sur le choc:
Le patient est allongé jambes surélevées, un bronchodilatateurs peut être inhalé (VentolinR).
Le traitement d'urgence reste l'adrénaline (sous cutanée, i m, aérosol :0.5mg/3ml sérum)
rp/ adulte : adrénaline 0.25mg à 0.5mg soit ¼ à ½ ampoule à 1mg par ml.
La voie intramusculaire en peau chaude (cuisse ou deltoïde ) donne une meilleure résorption que la voie sous cutanée (la voie intra-veineuse est affaire de spécialiste aspirer avant d'injecter pour vérifier si l'on n'est pas dans un vaisseau sanguin ) éviter d'injecter dans les mains et les pieds..(risque de nécroses distales ).
dose enfant 0.01mg = 0.01ml par kilo = par exemple 0.15 mg pour un enfant de 15kg,
à répéter toutes les 5 à 10 minutes selon l'évolution.
Une ampoule d'adrénaline reste utilisable tant que la solution reste claire.
si pas possible d'injecter, des réanimations ont été réussies par voie sublinguale.
Anahelp Anakit Epipen (1871fb) se conserve à température ambiante, auto-injecteur à 0.3 et 0.15 mg par dose 2ml d'adrénaline à 0.5mg par ml libère une dose unique de 0.3ml soit 0.15mg ).
Il n'y a pas de contre indication à injecter le produit quand une réaction allergique menace la vie.L'hospitalisation est ensuite recommandée si possible jusqu'à amendement complet des symptômes .
Certains centres disposent de sérums en cas de piqûres massives.

5 Venin et Bee venom therapy

L'Americian Apitherapy Society compte quelques centaines de membres qui n'utilisent que le venin d'abeille.
-Crème révulsive à base de venin en usage local : Utilisation d'apitoxine en pommade, électrophorèse…
-Acupuncture au venin
Indications empiriques dans
-arthrose, myalgie, névralgie, arthrite rhumatoïde spondylarthropathies, sclérodermie (ex étude non contrôlée: 5à10 piqûres 2x/semaine pendant 5 semaines 68% de résultat dans l'arthrose chronique et curieusement pas dans la coxarthrose )
-sclérose en plaque, sclérose latérale amyotrophique, démence d'Alzeimer, migraine …
Etudes in vitro sur neutrophyles humains: effet anti-inflammatoire par inhibition de production d'anions superoxides.
Activités de la mellitine, M.D.C.,adolapine.
Etudes in vivo chez le rat, la souris: effet de la mellitine sur la prévention de l'arthrite ou de l'oedème induit par modification de la réponse immunitaire et effet anti-inflammatoire. Blocage de la calmoduline? Réduction de la production hépatique de AGP (alpha 1-acid glycoprotéine)
Pas d'études contrôlées chez l'homme
Hypothèse sur des mécanismes d'action possibles :
-Effet placebo très puissant vu la cuisante expérience.
-Evolution très capricieuse des maladies traitées, dont il faut reconnaître que la prise en charge académique n'est pas encore très performante même si de grands progrès sont en cours.
-Anticorps antiphospholipase A: le disque intervertébral libère des pholpholipases algogènes endogènes au moment de sa rupture et herniation éventuelle. Des anticorps antiphospholipase A préalablement présents suite à une immunisation contre le venin pourraient moduler l'intensité de la réaction inflammatoire qui s'en suit (réflexion
personnelle) .
-modulation des transferts ioniques au niveau des synapses ?
-sécrétion de cortisone endogène (apamine) ?
-immunomudulation d'immunopathies ? études in vitro sur des rates (organes) de rat: inhibition de macrophages et partant de l'activation des t et b cels, détournement des globules blancs impliqués dans la pathologie ? de la même manière que l'on explique l'augmentation d'incidence des allergies ?
-propriétés vasodilatatrices.
-Un article brésilien fait état d'un effet inhibiteur sur la mutagénèse induite par la daunomycin TA102) et la
4nitrophénylenediamine (TA98)

Pratique :

1. Les abeilles sont à disposition du thérapeute, récoltées dans un bocal ventilé et contenant du miel.
2. L'endroit de la piqûre peut être refroidi par le froid (Ice pack, Articare cold sprayR, boite métallique congelée appliquée pendant 10 secondes).
3. Tests de sensibilité : commence avec micro-dose, enlève l'abeille après une fraction de seconde . 5 minutes après ce test sur le poignet ou le genou, s'il n'y a pas d'allergie particulière, le patient reçoit 2 piqûres complètes (bas du dos). Plus une réaction d'allergie se fait attendre, moins elle aura tendance à être sérieuse. Les réactions
les plus sévères débutent dans les premières minutes de l'injection. Contre- indication si insuffisance cardiaque ou angor, prévoir de l'adrénaline sous la main et des instructions orales et écrites pour le retour au domicile.
On admet que l'appareil vulnérant livre 90% de son venin d'une manière constante pendant une minute, ce qui permet d'évaluer la quantité de venin administré en fonction du temps écoulé. L'utilisation d'une grille à maille très fine permet de retirer le dard en gardant l'abeille intacte.
.Le patient se fera administrer 3 piqûres de plus à chaque séance, 2x/semaine, outre la mini-piqûre préalable, et ce jusqu'à un pallier de 20 piqûres environ, 2x/semaine
Il faut veiller à ce que les tissus retrouvent un état normal : ne pas repiquer un endroit encore rouge et enflé
On saisit délicatement l'abeille entre les deux extrémités d'une grosse pince à épiler et on la pose à un endroit bien précis = apipuncture : pour chaque maladie, il existe une région stratégique du corps . les points gâchettes douloureux (trigger points ou Ha-Shi ) et paravertébraux (shiatsu) , cicatrices, chéloïdes sont particulièrement visés ?
De la vit c est administrée tout au long de la cure.
Chez les personnes trop sensibles, on peut enlever le dard et s'en servir comme d'une aiguille pour plusieurs micro-piqûres Un seul dard peut servir pour 20 piqûre (agit plutôt par voie réflexe) très peu douloureux, pourrait être utilisé chez l'enfant.
Certains thérapeutes utilisent des capsules toutes prêtes de venin reconstitué = apitoxine ( même efficacité ? ) ou venin purifié pour désensibilisation ( en flacon ou même possibilité d'aiguille d'acupuncture avec réservoir )
Un traitement peut durer plus de 6 mois: ex Apimondia : 20 à 40 piqûres par séances 1x/semaine pendant plusieurs années pour une sclérose en plaque.
Il semble que l'apithérapie bouscule l'état d' " équilibre pathologique " en provoquant une crise .
Cette déstabilisation peut s'accompagner d'une aggravation provisoire des symptômes: une crise de réaction différée survient le plus souvent dans le 2 ème ou 3ème semaine, genre grippe intestinale avec vomissement,diarrhée : il s'en suit souvent une amélioration marquée (idem prévalence allergies).
Auto-traitement : le patient peut continuer à se traiter au domicile avec l'aide d'un assistant ( dont la sensibilité est également testée) et de l'adrénaline sous la main en cas de problème, si possible aussi permanence téléphonique

Peut-on accepter les effets secondaires ?:

Effets locaux: des granulomes à éosinophyles sont décrits aux endroits de piqûres multiples rp/ : résection au laser à l'oxyde de carbone
Que faire des 8/1000 d'effet secondaire graves à savoir l'anaphylaxie ?
Le Dr Cherbillier, président de la société mondiale d'apithérapie et praticien de la venum-therapy répond que les effets secondaires sont plus rares dans les immunopathies ( donc pas pour arthrose, névralgies migraines) .
Ses chiffres sont de 12 accidents anaphylactiques non mortels pour 800.000 séances de vénothérapie. 0.7% de la population présentant une allergie au venin, dont 1% (des 0.7% ) entrent en anaphylaxie , ce qui semble beaucoup plus optimiste que les chiffres relevés dans la littérature internationale !
Avenir: EBM pour indications , études épidémiologiques de prévalence chez les apiculteurs ?

6 Venin et désensibilisation

La guêpe est plus agressive, avec un venin plus vaso-actif avec pour conséquence 3x plus de cure de désensibilisation pour la guêpe
Le venin d'abeille africanisée (apis mellifera scutellata ) possède qualitativement les mêmes propriétés biochimiques et allergéniques que le venin européen, moins de venin dans le sac ( 94 contre 147 microgrammes),
moins de mellitine, mais plus de phospholipase avec des variations interindividuelles identiques à celles retrouvées chez l'abeille européenne. Les doses létales (LD50s) en intraveineuse chez la souris sont identiques, et les anticorps d'apiculteurs européens neutralisent significativement les effets du venin africain.

1.Evolution naturelle de l'immunité

Il est intéressant de noter qu'en cas de piqûres répétées dans le temps chez des sujets sensibles (études prospectives sur des scouts et des apiculteurs),
seuls 20% des sujets voient leurs réactions s'aggraver,20%restent stables dans leurs réponses et60% s'améliorent (vaccination naturelle ).
Les enfants s'auto-vaccinent plus facilement encore (75%) .
La vaccination médicale aux extraits purs de venin d'abeilles assure une protection chez plus de 80% des patients(97% pour les guêpes) .
95% des patients sensibles au venin d'abeilles sont en fait allergiques à la phospholipase A2 contenue dans cevenin.
Il n'y a habituellement pas d'allergie croisée entre le venin d'abeille et celui des guêpes et frelons pour lesquels l'allergène principal est représenté par l'antigène S.

2.Qui faut-il vacciner ?

L'adulte et l'enfant qui ont présentés une réaction systémique dangereuse avec des tests cutanés et sanguins positifs.
L'adulte avec réaction systémique non dangereuse et tests positifs.
Il y a des indications relatives à la vaccination : l'adulte allergique et âgé, respiratoire ou cardiaque ou professionnellement exposé.

3.Pratique hospitalière

Des injections sont pratiquées sous contrôle médical hospitalier ( il y a 15-30% de réactions de types urticaire, bronchospasme et choc )
On commence par une faible dose (0.5 microgrammes) pour arriver à une dose de 100 microgrammes équivalente à une ou deux piqûres
Un rythme rapide (rush therapy à 1-2injections par heure, maximum 5x/j ) ou lent (1-2x/semaine) donne la même proportion d'effets secondaires.
La phase initiale d'injection est suivie par une phase d'entretient (1x/mois) dont la durée optimale n'est pas connue
( 5 ans en pratique, à vie ?)

4.Mode d'action

Il reste également beaucoup à apprendre sur les mécanismes intimes de la désensibilisation au venin .
Les données suggèrent que les réactions allergiques sont IGE dépendantes et l'immunité IgG dépendante.
Les mécanismes font intervenir les igG spécifiques de l'allergène qui empêchent les igE de se fixer à l'antigène :
Les anticorps IgG présents chez les apiculteurs immunisés sont principalement dirigés contre le venin total et un peu moins la phospholipase A . Il y a peu d'IgG dirigées contre la mellitine et le MCD peptide, le plus bas taux d'IgG est retrouvé contre l'apamine . Les IgG 4 et 2 sont plus élevés que les IgG1la
Le taux d'anticorps est proportionnel à la fréquence des piqûres.
Des IgE dirigées contre le venin total et la PLA sont présents chez certains apiculteurs
Les apiculteurs souffrant de réactions allergiques ont moins d'igG et plus d'igE,
Intervention des lymphocytes T suppresseurs qui diminuent la synthèse d'Ige en s'opposant à a différenciation deslymphocytes b en plasmocytes.

5.Sévérité de l'éviction

L'éviction semble logique,
Le sujet vacciné restera porteur d'adrénaline vu le risque rare de piqûres multiples.
La protection théorique du vaccin couvre deux piqûres mais en pratique, les sujets semblent bien protégés contredes attaques multiples.
Expérience des allergies au bourdon, peu agressif ,et au venin peu agressif comme l'abeille :
Emergence d'une nouvelle maladie professionnelle ( culture du paprika, de la fraise, tomate ).
En général, allergies moins graves car les professionnels consultent plus tôt et les médecins posent plus vite l'indication d'une désensibilisation chez ceux qui veulent absolument continuer leur travail: dès qu'il y a réaction généralisée de grade I.
Vaccin très cher, pas encore remboursé en Belgique (ok en France): certains patients profitent d'une réaction croisée avec le venin d'abeille et sont donc ainsi désensibilisés par un venin d'abeille.
Pour les autres, demande d'intervention du Fond des Maladies Professionnelles
Traitement en clinique, par semi-rush, en sous cutané, jusqu'à la dose de 100microgrammes.
Reprise du travail possible sous condition de rappels de vaccination tous les mois, puis tous les 3 mois.
 

Annexe 1

Mécanisme toxique

100-200 pour un enfant, 200-400 piqûres en moyenne peuvent provoquer la mort d'un individu adulte = réaction anaphylactoïde car la distinction avec un choc anaphylactique est difficile . Le record est de 2243 piqûres !
Le venin de guêpe et de frelon semble plus toxique .
Cette réaction peut se compliquer d'insuffisance rénale après 24heures.
Des cas de 200 à plus de 1000 piqûres d'abeilles sont de plus en plus reportés suite à la progression d'apis mellifera scutellata) : hémolyse intra-vasculaire, détresse respiratoire, hépatopathie, rhabdomyolyse, atteintemyocardique, choc, coma, insuffisance rénale aigue ( et parfois nécrose tubulaire aigüe)conséquences du choc de
l'hémolyse et de la rhabdomyolyse,mais aussi par toxicité directe.

Ex de 5 cas à Sao Paulo, entre 200 et plus de 1000 piqûres, 3 mortalités (pas d'antisérum administré ) , la phospolipase A2 (PLA2 ) est retrouvée à de forte concentration dans le sang et l'urine des patients jusqu'à 50 heures après l'injection dans deux cas mortel, dans un cas la quantité totale de venin détectée dans le plasma une heure après l'attaque est estimée à 27 mg
Les possibilités d'hémodialyse sont également en cours d'investigation
L'éducation du public et la vaccination plus intensive des sujets allergiques est mise en place dans ces régions.
Une revue de la littérature concernant les intoxication massive par abeille guêpes et frelons aux USA conclut à la possibilité pour la majorité des victimes de pouvoir survivre à des attaques de 1000 piqûres moyennant des soins intensifs.
Un cas traité à Mexico a survécu à plus de 2000 dards, traité par dopamine,antiH2, corticostéroïdes, équilibre hydro-électrolytique, dialyse péritonéale et plasmaphérèse.
http://loukoum.imag.fr/paracelse/protocoles/hyme/hyme-expert.html
Le traitement symptomatique pourrait se compléter par l'ingestion d'un antisérum ( apiculteur immunisé, moutons ou lapins immunisés contre phospholipase A) déjà disponibles dans certaines régions ( attaque d'abeilles africanisées ). Des recherches thérapeutiques dans ce sens sont en cours.(Les anticorps de lapins immunisé
contre la melittine ou le venin total sont inactifs ) Ce sérum sera également efficace pour les intoxications massivespar l'abeille européenne (identité qualitative du venin )

Mécanisme allergique

90% des accidents mortels sont causé par une réaction allergique anaphylactique provoquée par une ou quelques simples piqûres.
La mortalité serait de 4à5 cas/ an en Grande Bretagne, 40-50 cas par an aux U.S.A. mais une sous estimation estpossible (faux diagnostic d'hydrocution ou d'infarctus)
Statistique suédoise : étude rétrospective sur 10 ans 19 décès sur attaque de guêpe, 1 sur abeille o pour reptile ;
soit 0.2/ million d'habitant
La majorité des décès surviennent dans les minutes qui suivent, chez des personnes de plus de 50 ans, en mauvais état cardiovasculaire . le nombre de piqûre n'intervient pas, il n'y a pas d'antécédent d'allergie sévère aux hyménoptères. Bien que rare, le diagnostic doit être évoqué en cas de mort inexpliquée à la bonne saison .1% des
gens réagissent dans la minutes, 50% dans les 20 premières minutes.
Statistique australienne : 25 cas de mortalité sur piqûre d'abeille entre 1960 et 1981 soit 0.086 par million mais un sous estimation est possible ( cas non enregistrés et non diagnostiqués) L'état du sud à le plus fort taux avec 0.26 par million . Il s'agit le plus souvent de patient âgé de plus de 40 ans ce qui suggère des facteurs de risques
surajoutés (cardiovasculaires par exemple ) aucune mortalité entre 6 et 19 ans qui est pourtant un âge où l'anaphylaxie sur piqûre est fréquente, ce qui pourrait plaider contre l'immunothérapie de routine chez l'enfant etl'adulte jeune.

Annexe 2 : Comment étudier l'efficacité d'un traitement ?

" La véritable science enseigne par- dessus tout à douter : " Miguel de Unamuno

1. L'essai randomisé contrôlé en double aveugle (randomised double blind controled trial )

Les sciences partent d'observations qui deviennent des hypothèses et qui après vérification par l'expérimentation deviennent des lois qui acquièrent une force de prédiction .Ces lois sont sans cesse soumises aux tentatives de réfutation.
Les sciences du vivant et la science médicale clinique (définition: qui se fait au chevet du malade ) en particulier sont plus difficiles encore, et pour plusieurs raisons :
-.La variabilité biologique qui peut toutefois être maîtrisée par des méthodes statistiques :
L'essai doit statistiquement réunir un nombre souvent important de patients relativement identiques , plusieurs centres de médecine doivent souvent s'associer pour y parvenir = étude multicentrique
-Il est démontré que l'expérience d'un soigné (effet placebo ) mais aussi d'un soignant ( self- deception :art de se tromper soi -même) ) est insuffisante pour distinguer sans illusion la croyance en une amélioration ou détérioration objective et durable.
-Randomised controled trial (RTC) ,selon les directives d'un comité d'éthique
Il faut contrôler l'efficacité d'un médicament par rapport à un placebo ou à une molécule de référence . les patients sont répartis de façon aléatoire (randomisation) par tirage au sort de façon à neutraliser statistiquement les variations entre individus en deux groupes :
le premier reçoit le traitement, le second reçoit en général un placebo ou un médicament de référence déjà bien validé qui ne peut être distingué du produit testé.
ni le patient ( informé de l'étude à laquelle il accepte de participer)
ni le soignant qui administre le produit ne savent si c'est le produit actif ou le placebo que le tirage au sort a désigné. Un code secret permet à posteriori de répertorier les effets observés : c'est le double aveugle. (doubleblind)
Le double aveugle croisé échange à un moment donné les principes actifs par les placebo et inversement
Des " biais " méthodologiques peuvent néanmoins entraîner des résultats contradictoires . Ne dit-on pas que la statistique est la plus inexacte des sciences exactes ? L'interprétation des résultats est une étape dangereuse,car subjective : une affirmation peut être exacte et sa conclusion fausse ! L' expérience isolée est souvent
entachée du fameux biais d'interprétation qui transforme une relation temporelle entre deux évènements successifsen une relation de cause à effet ( " post hoc ergo propter hoc : à la suite de cela donc à cause de cela )
ex : température attribuée à une poussée dentaire , froid interprété comme cause de maladie…
La patient a guéri dans le cas singulier d'une relation atteint donné à un thérapeute donné sous l'influence circonstancielle d'un art de guérir qui n'est pas science . Ce résultat parfois spectaculaire ne se reproduira peut-être jamais, ni chez le même patient, ni dans d'autre cas.
En revanche, les thérapeutiques qui ont résisté à la réfutation du double aveugle seront efficaces pour le plus grand nombre et d'une manière prédictible : il s'agit donc bien d'une science.
Aucun nouveau médicament n'est enregistré comme médicament et mis sur le marché s'il n'a pas passé les tests d'efficacité clinique et d'innocuité (constitution d'un dossier de 15000 à 40 000 pages, investissement chiffré enmilliards.

2. L'Evidence -Based Medecine ( E.B.M.): médecine basée sur les preuves.

Système empirique moderne qui tend à vérifier, au travers de l'analyse systématique de publications médicales irréprochables sur la plan méthodologique, le degré de validité de toute démarche diagnostique, thérapeutique oupronostique.

la littérature primaire est constituée par les nombreuses études cliniques
la littérature secondaire : catalogue de données validées = Cochrane Database of Systématic Reviews proposée par la Cochrane Collaboration
la littérature tertiaire : données validées mises en perspective pour dégager des résultats par synthèse méthodique et méta-analyses ( publications spécifiques d' analyse d'études ayant le même but )
la littérature quaternaire : propositions de recommandations pour la pratique: guidelines et consensus, good clinical pratice .Ces recommandations de bonne pratique(R.B.P.) sont évolutives, et étayées de niveaux de preuves :
A= RCT (randomised controlled trial), méta-analyses, revue systématique de la littérature
B= conférences de consensus, guides de pratique, autres
C= opinion d'experts

Commentaires.

La juste évaluation de l'efficacité d'un traitement constitue un véritable parcours du combattant ( et coûte très cher), la médecine s'est imposée le devoir moral de la preuve et de l'autocritique. Il s'agit d'un énorme travail inachevé,riche en leçons de discipline et de modestie.
Pour protéger ce bien précieux qu'est la santé, les hommes de sciences exigent actuellement un degré d'objectivité maximal.
Puisse les médecine alternatives dont l'apithérapie s'en inspirer.

 



12/10/2008
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