plan du gouvernement Français pour sauver l'abeille
Enfin ,un plan du gouvernement (étude des causes de la mortalité,analyse des causes,et répliques pour redresser la barre de mortalité de l'abeille),va se mettre en route pour venir au secours de l'abeille qui vit,comme jamais par le passé ses plus durs moments ..
VERRIERES-LE-BUISSON (Essonne) (AFP) - La surmortalité des abeilles "n'est plus contestable" : un rapport parlementaire en atteste désormais qui préconise un plan d'action rapide et la création d'une véritable filière apicole.
"Le taux de surmortalité de 30 à 35 % des abeilles n'est plus contestable", a prévenu vendredi le député de Haute-Savoie Martial Saddier, en présentant ses travaux au ministre de l'Agriculture Michel Barnier et à la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet dans un rucher pédagogique de 150.000 abeilles au coeur de l'Essonne, en région parisienne.
Pour y remédier, le député, chargé d'une mission de six mois par le Premier ministre, propose tout d'abord de revenir à une déclaration annuelle des ruches au plus tard d'ici le 1er janvier 2010: supprimée en 2005 à des fins de simplification administrative, elle doit permettre un inventaire précis et régulier du cheptel et pourrait faire l'objet d'un amendement de l'une des lois Grenelle.
Rappelant que "9% de la valeur alimentaire mondiale est liée à la pollinisation", M. Barnier - qui a offert du miel de ronces à sa consoeur - s'est dit convaincu qu'il fallait "absolument renforcer la filière apicole" et a annoncé la nomination d'un "Monsieur Abeille, unique et compétent".
Jean-Pierre Comparot, chargé de la coordination de l'administration sur ce sujet transversal, assumera cette fonction et sera "l'homme de référence sur toutes les questions concernant la pollinisation et les abeilles", a-t-il indiqué.
Dans son rapport, plutôt bien accueilli par le monde apicole qui salue une "juste analyse", M. Saddier suggère de créer "de toute urgence" une filière de reproduction d'abeilles reines afin d'assurer le renouvellement du cheptel.
Au plan structurel, il propose la définition d'un statut de l'apiculteur, distinguant entre les amateurs et ceux qui en vivent, alors que les possesseurs de ruches gèrent, selon les cas, d'une à cinq mille ruches.
Il recommande la mise en place "immédiate" d'une plate-forme de travail type "comité opérationnel" du Grenelle de l'environnement, réunissant tous les acteurs concernés, ainsi que la création d'un Institut technique et scientifique de l'abeille.
Cet Institut bénéficiera immédiatement de 150.000 euros pour entamer ses travaux en 2008, a précisé M. Barnier.
La surmortalité des abeilles, explique le rapport, est due à une multiplicité de causes dont certaines maladies qu'il propose de cibler en priorité afin d'organiser la prévention et la lutte contre les ravageurs.
Sont en particulier visés, le Varroa - qualifié "d'ennemi numéro un" - cet acarien parasite qui peut dépeupler une ruche en quelques années, et le frelon asiatique, débarqué par bateau en Aquitaine et qui colonise les ruches. Le rapport préconise notamment de développer les contacts avec la Chine sur les moyens de lutte contre cet indésirable.
Les intoxications liées aux pesticides constituent la deuxième cause de mortalité la plus fréquemment citée: mais il s'agit, selon les auteurs, de faire la part entre les "mauvaises pratiques agricoles" - une utilisation surabondante des produits - et la toxicité des molécules elles-mêmes.
Des produits comme le Gaucho et le Regent ont été régulièrement accusés ces dernières années de tuer les abeilles. Leur usage a finalement été suspendu, mais les apiculteurs dénoncent actuellement l'insecticide Cruiser, autorisé sous condition en janvier 2008 pour un an, dont ils constatent des effets similaires aux deux autres produits.